Le grunge on connaît. Perso, ça a été une période non négligeable de mon adolescence alors je lui garde une affection particulière, même si, mis à part me ramener 20 piges en arrière, ça me fait pas ressentir grand chose d’en écouter. Et c’est pas très grave en même temps.
Mais le grunge qui groove sa mère, ça, on connaît moins ! Et pour cause, c’est pas un style qui groove normalement. Encore que, en suivant la définition de départ, on pourrait trouver des morceaux pour qui c’est le cas. Mais là n’est pas le sujet du jour. Non le sujet du jour, c’est LE morceau grunge qui groove à mort ses darons ! Et il y a quand même fort à parier que vous le connaissez en plus. Il est en effet extrait du disque de Nirvana qui s’est le plus vendu à ce jour : Nevermind. Ce morceau c’est Stay Away. Alors bien sûr la version originale n’est pas hyper hyper jazz, swing, soul, funk ou ce que vous voulez. Mais la version que je veux mettre en avant cette semaine est tout simplement énorme. Il faut dire qu’elle nous vient de Charles Bradley, qui n’est pas n’importe qui question groove. Cette version, où il est accompagné du Menahan Street Bandvient encore confirmer que les plus belles reprises ne sont pas celles qui collent à l’originale, mais celles qui savent en garder quelque chose pour nous amener autre part.
Ici, c’est simple, à la 1ère écoute, si on ne vous le dit pas, vous ne reconnaîtrez pas le morceau de départ : Charles Bradley a métamorphosé cette chanson. Le tempo est ralenti, le rythme est un rythme de lover, personne ne hurle, les instruments diversifiés et nous ramenant quelques décennies en arrière, etc. Pourtant, il s’agit bien de la même matière première. Ces changements ne sont pas là juste pour faire joli : ils nous fabriquent un morceau, que dis-je une pépite, horizontale (pas au sens académique du terme, on se comprend bien). Enfin, il est tellement savoureux d’entendre Charles Bradley chanter « I’d rather be dead than being cool » que c’est indispensable d’écoute.
Précisons que ce morceau est extrait du tribute à Nirvana qui date de 2011 : Newermind. Il était d’ailleurs au départ en téléchargement gratuit. Mais ce n’est plus le cas et il est pas toujours simple de le trouver. Bon, il est pas non plus inoubliable : quelques trucs très fidèles à Nirvana, quelques expérimentations plus ou moins heureuses et cet incontournable.
Et allez, pour la comparaison, quand même, voici l’original de Nirvana, parce que je ne pouvais ne pas le mettre :
PS : Parfois la vie est étrange, cet article est dans les tuyaux depuis un moment. Quelques heures après rédaction, j’apprends que Charles Bradley vient tout juste d’annuler sa tournée US pour cause de cellules cancéreuses dans l’estomac. Alors on lui souhaite un bon rétablissement. Longue vie à toi.