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Howard Zinn – Une histoire populaire de l’Empire Américain

Howard Zinn – Une histoire populaire de l’Empire Américain

L’incontournable de Howard Zinn, enfin à votre portée

Chacun⋅e connaît et a lu l’incontournable livre de Howard Zinn : Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours. Non, et bien ce n’est pas grave, y aura quand même possibilité de briller lors de la prochaine réunion de votre cellule militante, lors de la prochaine micro-réunion de votre micro-organisation politique ou lors de la prochaine rencontre informelle de votre groupe radical informel. En effet, l’ouvrage a été traduit en bande dessinée pour se mettre à (h)auteur du militant de base qui souffrait secrètement de ne pas réussir à terminer nuitamment le pavé de Howard Zinn. La BD s’appelle Une histoire populaire de l’empire américain. L’idée est de donner la parole – le dessin – aux damnés de l’histoire américaine : esclaves en fuite, soldats noirs, ouvriers au chômage, indiens persécutés, guérilleros en guenilles, etc. et de contrebalancer la vision historique patriotique et civilisatrice des États-Unis. Le parti pris – inclus dans le titre – de parler avant tout de l’Empire étasunien a pour vocation de démontrer la volonté impérialiste de ce pays et ce, dès sa constitution.

Une Histoire Populaire De L'Empire Américain - Extrait

Une adaptation, avec tout ce que cela implique

La lecture de la BD permet de se rappeler pourquoi et comment l’armée américaine dispose de bases militaires à Cuba (la fameuse prison de Guantanamo), de se souvenir des deux répressions de Wounded Knee (et cela trouve une résonance particulière avec le combat actuel des Sioux Dakota), de comprendre l’extension ricaine aux Philippine, en Uruguay, au Japon, en Argentine ou en Angola… Bref, partout dans le monde. Ainsi, de 1890 à la Première Guerre du Golfe, l’histoire expansionniste américaine est déroulée au fil des pages. Le style graphique de la bande dessinée est évolutif et pas toujours équivalent. Faut dire que 270 pages… c’est long. En mêlant dessins et photos ou encore gravures d’époque, les auteurs dynamisent l’ouvrage mais auraient pu aller plus loin encore dans l’amalgame des différentes techniques. Parfois le texte est un peu lourd à lire et les tentatives de résumer l’ouvrage de Howard Zinn sont tellement partielles que le sentiment est donné de lire une mauvaise traduction. C’est donc plus pour l’outil politique que vous devez voler ce livre à la Fnac que pour son graphisme.

Enfin, cette lecture permettra peut-être de parler d’autre chose -ou autrement- de Trump. Raz-la- casquette d’entendre les discours heurtés qui dénoncent l’affreux nouveau président raciste voir suprémaciste, souverainiste voir nationaliste, sexiste, pro-life, etc. etc. comme si l’ancien n’était que celui de l’Obama-Care, dansant, noir et cool. Oubliées les guerres, balayées les luttes sociales… À la lecture de la BD, il devient évident que Trump n’est pas une erreur historique, une création anormale de « l’empire américain ». Alors arrêtons les cris d’orfraie plumée vive, arrêtons nos conseils condescendants à l’égard de nos voisins d’outre-atlantique et regardons du côté de nos futurs élections où l’on nous prédit un duel entre l’héritière de l’extrême droite nationale et le héraut de la droite conservatrice catholique, tous deux produits de notre « empire français » bien à nous, gamelles judiciaires en prime.

 

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