Bon alors, vous l’aurez compris à force, le jukebox du lundi, c’est aussi une manière pour nous de parler de questions sociales et politiques (bah oui, souvenez-vous par exemple ici, ici, ici, ici, ici, enfin bref, je m’arrête là), c’est dans l’ADN Lucha, on se refait pas : la révolution peut ne pas être télévisée, elle doit avoir sa bande son !
Cette semaine, je viens ajouter un titre à la bande son de la lutte contre le colonialisme. Les mouvements amérindiens viennent de remporter une victoire, et quelque soit sa taille, il est important de la célébrer. En lutte depuis de nombreux mois, les Sioux de la tribu de Standing Rock viennent d’obtenir qu’un autre tracé soit étudié pour l’oléoduc qui est sensé passer sur des sites sacrés : plus d’infos ici et une interview très intéressante chez Ballast. De Wounded Knee à Standing Rock, la réponse de l’État colonial étatsunien aux revendications indigènes a toujours été la violence, cette fois-ci, il fait un pas en arrière (et on espère qu’il en fera d’autres).
En parallèle, j’ai récemment découvert A Tribe Called Red et leur son unique : une sorte de mélange de dubstep (oui oui, vous lisez bien, on y vient ici aussi), hip-hop et sonorités indigènes (chants pow wow, percussions, etc.). Il faut dire que les 3 membres du groupe sont tous d’origines indigènes du Canada (même si de tribus différentes). Ils portent donc haut les couleurs (c’est le cas de le dire) de leurs peuples (sous-représentés et en permanence attaqués et dévalorisés) en s’ancrant profondément dans la modernité. Et, tous les 3 ont décidé de faire de leur musique un vecteur de lutte, un outil militant, proche du mouvement Idle No More.
Le dernier album de A Tribe Called Red est sorti en septembre dernier et s’appelle We Are The Halluci Nation. Je vous propose un morceau qui l’a précédé de quelques mois Stadium Pow Wow, avec Black Bear, groupe de musique traditionnelle de la communauté Manawan. Et, vous le verrez, le clip parvient à rassembler un peu tout ce que j’ai décrit du groupe.
Enjoy !